Quelque chose cloche. Les rues sont désertes, les magasins vides, les queues aux caisses raisonnables. Les gens sourient, presque, devant moi un jeune couple s’embrasse dix fois, vingt fois par minute. Ils sont totalement ailleurs. First it giveth then it taketh away. Ah ouais hé yeah. Je n’arrive pas à comprendre comment l’enfer sur terre est devenu si supportable.
Quelque chose ne tourne pas rond. Cette FNAC devrait être en ébullition, assaillie et en rupture de stock. Cette station de métro devrait dégueuler des usagers, et la place carrée bon sang, pourquoi est-il possible d’y retrouver quelqu’un aujourd’hui ? Il me reste de l’argent sur mon compte, des idées plein la tête, et ce grand vide qui résonne fort. Bigger? my, my…
Quelque chose à faire, toujours trouver quelque chose à faire. Ne pas lui laisser le temps de s’installer, il faut bouger, remuer le ciel, la terre et son corps. Accentuer la frénésie, envoyer des SMS, sourire. Optimiste, aucun doute là dessus. I’m diggin for fire. Super, non, ultra enthousiaste, c’est bien. Quitte à aller voir tout ce qui passe au cinéma, même les films pour enfants. Ne pas respirer. Pas trop.
Quelque chose va de travers, au moment où j’ai le plus besoin de me perdre dans la cohue permanente de la capitale, seuls trois fantômes errent sur les trottoirs. La crise a décidément des effets positifs, et je marche en vidéo-inverse sous un ciel lumineux. Les mains dans les poches, l’estomac dans la gorge, les yeux rivés à mes pieds. Moskau. Étincelle de joie, ne pas noyer les bougies. Ca devrait aider à la formation des pattes d’oie au coin des yeux.
Quelque chose dans cette rue, trois petits riens et puis s’en va. Des fleurs, des sous-vêtements, ce parfum, un kiosque à journaux, une poussette tout-terrain. Supersonic Lovetoy, prendre à gauche au prochain croisement et quatre dix-sept de plus en bleu.
Quelque chose m’échappe… Why the fuck, why the fuck, are you looking at me, mes petits pavés chéris ? J’ai pas pris mon appareil aujourd’hui, prière de ne pas être photogéniques. Bon dieu mais vous m’écoutez quand je vous parle ?
Quelque chose d’improbable. manu ? That’s not my name! manu ? That’s not my name! manu ! Say what?
Oh bonjour les filles !