Late Afternoon Idleness

Lumière du soir sur Belleville, Paris, août 2010

Ton regard se perd, tu vises le vide avec détermination. Au loin une porte claque, une voiture cale et l'épicier joue aux dames avec un client. Les mots glissent ; parfois ils sont doux et légers, d'autres fois ils heurtent l'air de plein fouet et explosent en questionnements. Le mois d'août est frais et tu te blottis pour éviter les bourrasques.

Tout est calme, un peu trop peut-être c'est louche. Tu ramènes la couette sur ta poitrine, soupire délicatement. L'horloge avance on dirait. Dans le salon, la chaine murmure un disque de Mogwai. Tu jettes un oeil sur la pile de livres par terre en songeant qu'il te faudra bien un demi-siècle avant d'en arriver à bout.

Il est trop tôt, il est trop tard, la chambre tourne et les ombres dansent sur les murs. T'as les yeux au néant, et à rien d'autre, un vague sourire sur les lèvres et aucune envie de l'en effacer.

Quelque part, un réveil sonne.

Late Afternoon Idleness