mai 2011

mercredi, mai 11 2011

Bar Trooper

Decatur St., New Orleans, LA, avril 2011

Ça fait un mois que je pense à vous servir l’album Wasting Light comme playlist.

Le problème, c'est que ce disque vous retourne la tête ; un beau matin vous vous levez et vous ne parlez plus que de ça. Vous avez envie d'écouter White Limo au petit déjeuner rien que pour hurler en choeur avec Dave, vous chantez Dear Rosemary sous la douche et vous entonnez A Matter of Time chaque fois que vous regardez votre montre. Vous emportez l'album partout avec vous histoire de pouvoir forcer encourager vos amis à l'écouter. Bref. Vous êtes devenu Foo.

Pour des raisons sanitaires évidentes j'ai donc opté pour une solution moins radicale.

PIL #93 Bar Trooper

Ceci dit, si vous pensez être immunisé contre le Foo, considérez donc Wasting Light comme un PIL#93bis, et écoutez-le au moins deux fois de suite.

Bien sûr que c'est un ordre.

mercredi, mai 4 2011

Insomnies

Balcon, Nouvelle-Orléans, avril 2011

Il est quinze heures, tes paupières tombent. Tu mets ça sur le compte du train, le sale train du matin qui part toujours un peu plus tôt, toujours un peu trop loin. Tu détends le noeud de la cravate pour mieux ravaler ton sommeil, tes doigts glissent sur le clavier et la caféine réussi à te sortir de ta torpeur.

À dix-neuf heures, tes yeux brûlent. Tu jettes ta valise dans un coin de la pièce et tu tombes tout habillé sur un matelas défoncé. Le corps a lâché, ton esprit vagabonde. C'est pas franchement une heure pour dormir mais bon.

Tu te réveilles en sursaut, la chemise froissée et les cheveux en vrac. Tu cherches vainement à distinguer les piaillements des oiseaux dehors, mais même en louchant sur les aiguilles rien n'y fait - il est minuit. Tu plies avec soin tes vêtements après avoir constaté qu'il est trop tard pour dîner. Tu enfouis ta tête sous la couette.

Un temps infini passe, pendant lequel tu te retournes mille fois. Tu as chaud, faim, et les yeux grand ouverts. À minuit vingt, tu te résous à regarder un film, de préférence un Godard ou un Chabrol histoire de vraiment forcer la main à ton horloge interne. Trois heures plus tard tu embrayes sur un que sais-je, sans grand résultat.

Tu t'écroules enfin alors que la lune songe à foutre le camp. Un battement d'ailes plus tard, ton réveil sonne. Tu enclenches l'auto-pilote en espérant que le monde n'y verra que du feu.

Il est quinze heures, tes paupières tombent. Garde les yeux ouverts. Garde les yeux ouverts. Garde les yeux ouverts.

PIL #92 Insomnies