Coup de pression

Londres, Avr. 2009

Il est 7 heures et la salle d’embarquement est pleine. La foule se déplace subtilement vers la porte tout en écoutant distraitement l’hôtesse de la compagnie aérienne. Annonce importante : problèmes techniques … indépendants de la volonté de … – long soupir d’agacement général et quatre heures dans la vue. On gagne un café gratuit, mais on a intérêt à le boire lentement et l’aimer froid et dilué. Et tant pis si on avait prévu de prendre un English Breakfast avec les potes en arrivant.

Cinq heures plus tard, Gatwick Express vers Victoria. Un couple explique au petit dernier que les maisons là ben c’est typique anglais. Qu’il n’en verra jamais comme ça à Marseille. Ni en France. Ou alors peut-être en Alsace. Un SMS m’annonce qu’on viendra me chercher à la gare, puis qu’on ira acheter des huitres, bien que juin ne soit pas un mois en r. Font rien comme nous ces Anglais.

Le train arrive finalement et on n’est pas vraiment en avance sur le planning. On prend donc une bière pour oublier ça, puis un bus. On mate les maillots de bain au passage, parce que c’est important et qu’en plus ils sont rouges. Par miracle, le musée vers lequel on se dirige est toujours ouvert quand on arrive. Sous un panneau géant annonçant “Free admission”, et à côté d’une affichette déclarant “Pay £3 here”, on nous réclame £11. On cède joyeusement à cet accès de grand banditisme doublé de mauvaise foi, mais on se demande un peu plus loin – notamment devant une commode en argent massif incrustée de jade – si on ne pourrait pas rapporter quelques souvenirs.

La décence m’oblige ici à taire les événements qui ont ensuite lieu chez Harrod’s. Sachez tout de même que malgré nos efforts répétés, aucun hélicoptère téléguidé n’a été détruit. Et que de l’éléphant et du zèbre, on ne sait plus bien qui a gagné. Pas Lady Di en tous cas, vu l’horrible shrine (rien à voir avec Tokio Hotel) qu’on lui a dédié.

Mais accélérons un peu, voulez-vous ? 4 pantalons, 3 English breakfast, deux musées et une gueule de bois plus tard… non ça va trop vite, bougez pas, où j’en étais…

Ah oui. C’est le matin, et on fait le pied de grue devant un resto. On crève la dalle alors que des assiettes remplies de bacon, d’oeufs brouillés, de tartines de pain beurré et de beans nous passent sous le nez. C’est probablement là qu’on se fait la réflexion que le Nord et l’Est, c’est pas tout à fait pareil quand même. Ce à quoi l’un de nous répond que bon, ça dépend où t’es situé quoi. On hésite entre l’envoyer petit-déjeuner au pôle nord ou le forcer à nettoyer un appartement entier à l’aspirateur de table (non ami lecteur, il n’y a aucune espèce de private joke sur ce blog. Jamais. C’est pas le genre de la maison).

Finalement repus, notre meute se déplace vers l’écluse de Camden (si vous vous demandiez ce que ‘lock’ voulait dire, maintenant vous savez) (et vous pourrez désormais vous foutre de la gueule de votre pote rasta) (je prévois de longues heures de fou-rire rien que d’y penser). En chemin, quelqu’un fait remarquer qu’il y a des airbags dans les couloirs du London Tube. Vu la foule aux heures de pointe, ça a du sens. Mais vu la fiabilité dudit Tube, ça pourrait aussi bien être des roues de secours.

Plus tard, on règle nos montres sur le méridien de Greenwich (oui oui, /sur/ le méridien) (le seul endroit de Londres où on ne parle pas un mot d’anglais, d’ailleurs) (mais bon, fermons les yeux là-dessus, il sera toujours temps de les rouvrir plus tard). Evénement unique depuis la débâcle d’Henri III à Saintes, il faisait beau ce jour là et on a pris un pousse-couillon sur la Tamise pour se rendre à la Tate Britain.

Et c’est là que je dois arrêter mon récit, cher auditoire. C’est pas que le barbecue dans le jardin ait été désagréable hein. Ni le shopping dans les rues Londoniennes pendant les soldes. Non c’est pas ça.

C’est juste que je ne m’en rappelle pas bien. Trop d’ivresse et de bons moments, pas assez de pages sur mon carnet. Heureusement mon avion au retour était en retard. Ca m’a donné le temps de désaouler avant de rentrer à Berlin.

Veuillez attacher vos ceintures pendant que nous amorçons la descente…

Commentaires

1. Le mercredi, juillet 8 2009, 17:52 par Kasparov

Je peux combler les trous sur la fin, stuveux.

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