Il faudra qu’on t’enseigne l’esquive frontale,
Une muleta blême,
Qui se rêve immobile.
Qu’est-ce qu’y a, tu dis rien ? Tu as perdu ta langue ? Bah ouais…
T’es figé, les yeux dans le vague, l’air sérieux,
Et la mine lasse de tracer son chemin casse sur les carreaux de ta feuille.
T’es plongé sous des hectolitres d’eau glacée,
Ton coeur ne bat plus vraiment, il palpite et s’emballe et s’arrête et reprend.
T’es terrorisé par les silences, et tu attends que ta vie commence,
Et reprenne sa courbe d’antan
Et c’est au ralenti,
Que le défilé coule,
Et se répand aux quatre coins de l’écran,
C’est entre parenthèse, dans un temps qui n’existe pas
Tu brûles les étapes, pris d’une fiévreuse euphorie.
Ton sang s’arrête au pied des murs infranchissables de ta raison.
Tu décolles et retombe et le vent te porte à croire que ces fissures,
Fêlures, félonnes ne laissent passer aucune lumière.
Tu ravales ta fierté, elle a du mal à passer, dégager,
Elle te marque de sa main de maître et t’enchaîne à ton piquet.
On le sait , on le sait,
On le sait qu’il suffit d’un rayon de soleil,
On le sait qu’il suffit qu’un rien de soleil se pose au bon endroit,
Sur ce balcon foutoir
Mettre en musique toutes ces idées colorées,
Enrayer rageusement la machine à pensées,
Gratter, gratter, tenter sa chance que diable!
Avancer, à reculons, net progrès, formidable,
Essayer encore de respirer normalement
Fragrances entêtantes, magie de l’instant
Raz-de-marée de sentiments
Et sans calendrier, aller de l’avant.
Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,
Nous n’avons fait que fuir,
Et sur la longue route,
Des chiens resplendissants deviennent nos alliés #
Commentaires
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Très joli texte.
Fini de fuir, l’heure d’être grand à sonné.
Ce qui coute nous rendra meilleur.