Bangkok 17

Bangkok, Thailande, octobre 2009

Ce matin, P. et moi allons chez le tailleur pour nous faire faire des costumes et des chemises sur mesure. Direction Sukhumvit par le Sky Train ; on s'arrête dans l'énorme complexe commercial Emporium - qu'on finit assez rapidement par fuir, impatients d'en découdre avec notre objectif du matin. La séance de mesure est assez rapide, et on prend rendez-vous l'après-midi même pour faire un pré-essayage, histoire de vérifier qu'on part sur les bonnes bases.

Malgré l'efficacité du tailleur, on a perdu pas mal de temps en transports et il est temps d'aller déjeuner. Ce qui nous réjouit toujours, au demeurant - si on pouvait manger 24/7 on ne se priverait pas. On se dirige donc tranquillement vers Phat Pong, et on se pose au Mango Tree. P. demande des crevettes crues ; le serveur lui indique qu'elles sont vraiment crues, on fait genre on n'est pas des touristes, bring it on. On est à l'ombre en terrasse, mais on sue un peu sous le soleil de plomb. Je demande une bière Kloster, que John Burdett prétend infiniment supérieure à toutes les autres, mais ils n'en ont pas. Je me replie sur une Singha, que le même auteur compare à de la pisse d'âne, et je me dis qu'il abuse grave.

Bangkok, Thailande, octobre 2009

A la fin du repas, on repart chez le tailleur avec P., tandis que F. et L. vont lézarder avec les varans au parc du Lumphini. On est un peu jaloux, mais c'est le prix à payer pour pouvoir parader dans nos beaux vêtements à notre retour en Europe. Et puis on est en vacances, on a le temps de prendre le temps. L'essayage prend trois secondes chrono, et on se dit qu'on va essayer le métro pour changer du BTS. Ledit métro est hyper moderne, et utilise des jetons RFID en guise de tickets. On se dit qu'on va prendre les escaliers en sortant, ça nous fera digérer l'orgie du midi. Et puis on est sportifs oui ou merde ?

Merde. Quelques milliards de marches plus tard, on émerge du métro avec des crampes, quelques kilos en moins et une dalle de l'espace. On se dit que plus jamais, et on retrouve les autres dans le parc, où on se plante devant une foule de Thaïs disciplinés en train de faire de l'aérobic en plein air. Avant de repartir vers le Vertigo Bar, d'où on rêve de pouvoir admirer le coucher de soleil en sirotant des cocktails. Une fois arrivés au 61e étage, on s'accorde un instant pour reprendre notre souffle : Bangkok vu du ciel c'est la grande classe.

Bangkok, Thailande, octobre 2009

Malgré tout, j'ai pris cher aujourd'hui et je suis tout faible. Je commande un Bloody Mary en guise de transfusion, et commence à mitrailler et constituer des panoramas. Avant de bricoler un pied pour l'appareil et de faire des photos de nos bouilles réjouies, au sommet du monde sous les étoiles. La nuit tombe, et on laisse notre place pour aller voir des matches de Boxe Thaï au Lumphini Stadium. On arrive bien trop tôt, et on se pose au milieu de la foule de vendeurs avec une boisson fraîche. On discute de ce qu'on va voir, je préviens que je m'évanoui rien que de penser à du sang, et on me répond, l'air taquin, de ne pas m'en faire, que les bancs sont confortables.

Le premier match commence et on s'apperçoit qu'il n'y aura que des combats de jeunes Thaïs. C'est un peu perturbant de voir des gamins se taper dessus de la sorte, mais on se laisse assez vite prendre par le spectacle. J'essaie vainement de capturer l'ambiance avec mon appareil photo, mais il y a toujours une corde mal placée sur laquelle mon boitier fait sa mise au point. Un peu frustré, je finis par laisser tomber pour en profiter un peu. P. est un peu déçu de ne voir aucun combat d'adultes, plus violents et francs du collier. Je me dis qu'au moins je ne m'évanouirai pas ce soir. Une fois le tournoi terminé, on va manger un morceau. Juste au moment de régler, le ciel se déchaîne et la rue se transforme en Khlong. On saute dans un taxi en direction de l’Amari Watergate, qui ce soir porte vraiment bien son nom.