Il y a eu, d’abord ce monde étrange dans lequel l’humanité était confinée à des camps éclairés en permanence, entourés de murs. Une inversion du monde où nous étions ceux qui tentaient de survivre à un prédateur mal défini. Une espèce de surhumains curieusement photosensibles, que nous avions créée malgré nous avant de manquer disparaître. C’était opprimant, parfois, mais touchant, haletant, et ça me changeait des essais et des classiques. Ça s’appelait la trilogie du Passage, et j’attends encore le troisième pour terminer mon périple.
Et puis il y a eu ce huis clos de 144 étages, sous terre. Encore une tentative de survie, mais pas d’autre prédateur que nous-mêmes. Une histoire d’abord dense, construite, qui s’étiole et se délite un peu avec chaque nouveau volume, mais qu’on lit le jour, la nuit, dans le métro, dans la salle de bain, jusqu’à ce qu’on ait le fin mot de l’histoire. Encore une trilogie, celle de Silo.
Dans les deux cas, le style n’a rien d’exceptionnel. Mais c’est probablement pour ça qu’on a du mal à faire une pause. Les personnages sont parfois un peu trop : trop faibles, trop sûrs, trop chanceux, mais on s’y attache immédiatement. Certains stéréotypes perdurent, et rendront sûrement la lecture un peu pénible à nos petits-enfants, mais on trouve au moins deux héroïnes omniprésentes : la première est une guerrière casse-cou, l’autre une mécanicienne de génie. Elles ont une histoire, un futur, s’attachent à des hommes sans qu’ils ne leur volent leur vie ; ce sont de véritables personnes, et ça fait un bien fou.
Comme souvent avec les livres qui me marquent, ces histoires de presque fin du monde continuent bien au delà de la fin du livre. Ça trotte, ça tricote, ça gamberge et ces beaux arcs narratifs se transforment en rêves et rêveries.
Et au final, des rêves et de l’espoir, c’est pas mal comme programme en ce moment non ?
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