décembre 2008

vendredi, décembre 26 2008

Péroraison

Oslo

manu manu sauvage donc. Un peu en vrac, comme ses cheveux, ses dents, et ses idées de projet, mais bien déterminé à mettre de l’ordre dans tout ca. Totalement transparent et complètement opaque, aurait dû faire de la politique pendant la guerre froide. Perd beaucoup trop de temps à fixer son écran, cliquer sur Actualiser, remplir des TODO, regarder les mails s’accumuler tout en râlant parce qu’il n’en recoit jamais assez. A tendance à collectionner de la musique, mais finit toujours par écouter de la soupe quand il doute. Doute beaucoup, Assume Philippe Léotard. Nie en revanche avoir jamais écouté Zazie. Y compris en duo avec Axel Bauer ou Diams. N’est pas un grand fan du name dropping, mais fait beaucoup de title sneaking. Utilise des termes anglais ridicules.

S’il était un animal, serait probablement déjà digéré par son prédateur. Ou alors un hippocampe. Ne pourrait en revanche jamais être une plante, n’ayant jamais bien supporté les petites bêtes. S’il était encore humain, trouverait le sommeil en trente secondes, même debout. S’est récemment transformé en cyborg. Ou en zombie, on ne sait plus bien. Peut-être même en cosmopolitan. Un truc avec de la vodka ou du gin en tous cas. Noir sans sucre, merci.

N’a rien à dire, de toute évidence. Mais va essayer quand même, ne serait-ce que pour honorer la vieille devise de Pierre Carion.

mardi, décembre 23 2008

Écholalie

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Quelque chose cloche. Les rues sont désertes, les magasins vides, les queues aux caisses raisonnables. Les gens sourient, presque, devant moi un jeune couple s’embrasse dix fois, vingt fois par minute. Ils sont totalement ailleurs. First it giveth then it taketh away. Ah ouais hé yeah. Je n’arrive pas à comprendre comment l’enfer sur terre est devenu si supportable.

Quelque chose ne tourne pas rond. Cette FNAC devrait être en ébullition, assaillie et en rupture de stock. Cette station de métro devrait dégueuler des usagers, et la place carrée bon sang, pourquoi est-il possible d’y retrouver quelqu’un aujourd’hui ? Il me reste de l’argent sur mon compte, des idées plein la tête, et ce grand vide qui résonne fort. Bigger? my, my…

Quelque chose à faire, toujours trouver quelque chose à faire. Ne pas lui laisser le temps de s’installer, il faut bouger, remuer le ciel, la terre et son corps. Accentuer la frénésie, envoyer des SMS, sourire. Optimiste, aucun doute là dessus. I’m diggin for fire. Super, non, ultra enthousiaste, c’est bien. Quitte à aller voir tout ce qui passe au cinéma, même les films pour enfants. Ne pas respirer. Pas trop.

Quelque chose va de travers, au moment où j’ai le plus besoin de me perdre dans la cohue permanente de la capitale, seuls trois fantômes errent sur les trottoirs. La crise a décidément des effets positifs, et je marche en vidéo-inverse sous un ciel lumineux. Les mains dans les poches, l’estomac dans la gorge, les yeux rivés à mes pieds. Moskau. Étincelle de joie, ne pas noyer les bougies. Ca devrait aider à la formation des pattes d’oie au coin des yeux.

Quelque chose dans cette rue, trois petits riens et puis s’en va. Des fleurs, des sous-vêtements, ce parfum, un kiosque à journaux, une poussette tout-terrain. Supersonic Lovetoy, prendre à gauche au prochain croisement et quatre dix-sept de plus en bleu.

Quelque chose m’échappe… Why the fuck, why the fuck, are you looking at me, mes petits pavés chéris ? J’ai pas pris mon appareil aujourd’hui, prière de ne pas être photogéniques. Bon dieu mais vous m’écoutez quand je vous parle ?

Quelque chose d’improbable. manu ? That’s not my name! manu ? That’s not my name! manu ! Say what?

Oh bonjour les filles !

lundi, décembre 22 2008

Lallation

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Boire une bière dans un club de Jazz à New-York, photographier chaque détail qui m’entoure et réussir à le rendre beau, parler couramment cinq langues, apprendre le russe, rouler des heures sans destination précise, avoir 14 heures de décalage horaire, lézarder sur une plage les pieds dans une eau à plus de trente degrés, arrêter de boire, rentrer complètement saoûl bien après le lever du soleil, faire du crowd surfing, écouter de la musique trop fort, ne pas me lever le matin, travailler comme un forcené jusqu’à épuisement total, me replonger dans le web, oublier mon ordinateur, apprendre à jouer d’un instrument, slalomer en rollers entre les voitures, lire tous mes livres, acheter tous ceux que je n’ai pas encore, visiter le Louvre, cuisiner toute la journée, dévaliser un fromager, aller ramasser des champignons sous la pluie d’automne, réciter un poème, retourner à l’école, recommencer à enseigner, mépriser ostensiblement les cons, ne jamais être méprisant, programmer quelque chose d’utile, changer ma garde-robe, refaire le monde à deux toute la nuit, passer toute la journée au lit, faire tomber tous les masques, jouer au chat et à la souris, lire Goethe dans le texte, m’expatrier en Amérique du nord et porter fièrement les couleurs de la France, vivre dans un pays chaud, acheter un loft à Paris, m’engager en politique, comprendre le monde qui m’entoure, ne jamais laisser tomber personne, changer de parfum tous les jours, manger bio, arriver à me souvenir du nom du film que je viens de voir, crier à pleins poumons, courir, fuir, aimer, fantasmer, m’embraser, oser, encore.

Fermer les yeux et dormir.