octobre 2009

mercredi, octobre 28 2009

La teutonique des plaques

Drapeau allemand et fronton du Reichstag, Berlin, avril 2009

Cette semaine on fête halloween. Du coup je me suis dit qu’il était de bon ton de vous faire un petit peu peur. Et quoi de mieux pour ça qu’une playlist tout en allemand, mmh ?

Vous n’êtes pas effrayés ? Ne vous en faites pas, ce n’est que la première d’une série. Mais comme je suis gentil je vous les partagerai au compte goutte, promis.

Allez c’est parti, la terre tremble avec la teutonique des plaques - Neue Deutsche Härte :

- Mais au bout de trois ans à Berlin tu parles un peu allemand quand même ?
- Gar nicht.

mercredi, octobre 21 2009

Twelve Songs

Coucher de soleil, Ostkreuz, Berlin, octobre 2009

En novembre il pleuvait, et tout le monde était surpris. L’orage grondait encore.
En décembre il souriait, et tout le monde était beau. Paris scintillait dehors.
En janvier il neigeait, et elles ont débarqué. Berlin s’est réchauffée.
En février il essayait, et elles minaudaient. Ailleurs la terre tremblait.
En mars il gelait, mais ça allait. Plus ou moins, à peu près.
En avril il rêvait, et ça le perturbait. Aujourd’hui encore, en vrai.
En mai il faisait beau, et les vacances s’annonçaient. Compte les jours, compte les nuits.
En juin il petit-déjeunait, et il buvait. Pas tous les jours, pas toutes les nuits.
En juillet il faisait chaud, et il bossait. Il était grave en pétard.
En aout il nageait, et ils chantaient. Sourires, caramel salé et Léonard.
En septembre il soufflait, comme un vent frais de fin d’époque.
Octobre déjà, et il contemple un Bouddha, loin là-bas.

Un an. Quatre saisons. Douze chansons.

mercredi, octobre 14 2009

Shameless

Poitrine ajustable, Berlin, octobre 2009

Trente. Trois-Zéro. Un peu comme en 1998, sauf que ca ne va pas déplacer les foules.

Trente, comme un prénom danois qui fait mal aux molaires quand on le prononce.

Trente. En ville c’est un peu lent, genre on passe devant une école ou une affiche écrite trop petit.

Trente fois trois-cent-soixante-cinq, environ. 10958 jours, pour être parfaitement exact et un poil agaçant.

Trente ans dans deux jours. Pour marquer le coup j’étais en quête d’un truc spécial, histoire d’avoir vécu un peu avant la date fatidique. Un truc inoubliable, inattendu et un peu sauvage. Alors je suis parti à la conquête de l’Asie, avec juste un sac à dos, une paire de jungle boots et un appareil photo.

Ah et je vous ai mis du Britney Spears dans une playlist. Et ouais. Je suis comme ca moi, shameless.

- Boy don’t try to front, I-I know just-just what you are ah-ah
- Yeah right.

mercredi, octobre 7 2009

Take Cover!

Auto-portrait cagoulé, Berlin, mai 2008

Je suis un intégriste. Un puriste. Un chieur un peu aussi. Et pourtant généralement, j’aime bien les albums live.

Prenez quelqu’un comme Thiéfaine par exemple: en concert, il a une pêche monstrueuse et une instru complètement différente. Oserai-je (il ose, le con !) dire que ses albums studio, à côté, sont musicalement chiants ? C’est planplan, c’est vieillot, c’est… culte, ok. Et je ne vous ai pas convaincu. Ben écoutez donc la version de Pulque, Mescal y Tequila au Zénith et comparez-là avec la version d’origine. Ben ouais, désolé mais ça claque pas pareil.

Donc, live, tout ça. Où voulais-je en venir. Oui da ! Les reprises. Comme je l’ai déjà dit, les reprises c’est le mal (tm). On ne peut pas rapper sur Portishead, par exemple. Im-pos-si-ble. D’ailleurs jamais je n’en écoute. Ja-mais. C’est comme découper les mots avec des tirets pour faire comprendre au lecteur qu’on articule le mot syllabe par syllabe. In-sup-por-table (de fait, ça l’est et j’arrête tout de suite).

Mais des fois vous ne savez pas que c’est une reprise, alors ça va. Cette semaine donc, je vous en propose dix. Et vous serez tous d’accord que bon, hein, on ne pouvait pas deviner tellement l’artiste d’origine n’a jamais sorti un tube. Je suis même presque sûr qu’aucun n’a de page wikipedia tiens. Everybody Take Cover!

(pssst, y’a encore des petites flèches pour toi qui refuse d’installer Spotify)

lundi, octobre 5 2009

Chroniques de l'inculture

Forêt noire dans la brume, Allemagne, septembre 2009

- Quoi tu sais pas ce que c’est qu’un Rancor ?! (G., 8 ans)

Non. De même que, bien qu’ayant vu les épisodes 4,5,6 de Star Wars au moins trois fois chacun, je ne trouve toujours pas Leia sexy. Padmé Amidala en revanche, je ne dis pas. Surtout quand elle est déguisée en Fremen sur Tatooine.

- Impossible, tu connais pas TTC ?! (C., 24 ans)

Nan j’en ai jamais acheté, je peux t’en taxer ? Bon mais des fois j’écoute de la musique de rebelle hein, t’inquiète. Tiens hier encore j’ai passé du Tchaïkovski à fond, ça a pas mal calmé mon voisin dans le métro, j’ai bien rigolé. Du coup après il a mis les filles adorent sur son téléphone pour se venger. J’ai trouvé ca mesquin mais je lui ai dit lol.

- Hein t’as pas vu 2001 l’odysée de l’espace ?! (F., 21 ans et des poussières d’étoile)

Alors non, mais c’est pas faute d’avoir essayé. Je me souviens qu’il est passé à la télé en 1997, mais je devais réviser mon bac. Après en 2001 il était sur toutes les chaines, évidemment, mais par pur esprit de contradiction j’ai préféré regarder un documentaire sur mai 68. Ah et bien sûr en 2009 j’avais résolu d’enfin combler mes lacunes, mais après deux Fritz Lang et un demi Fassbinder j’ai décidé que finalement, jouer à la xbox c’était bien aussi.

- Attends tu connais qu’une seule chanson d’Elvis Costello ?! (E., 30 ans)

Ouais mais elle fait plus de six minutes alors ca va. Et puis quoi, y’a pas de honte, la plupart des artistes ne font qu’une chanson dans leur vie, si tu réfléchis bien. Regarde, Robert Miles, Babylon Zoo, Brassens, Vincent Delerm… Y’a que les très très grands qui peuvent se permettre de faire un album entier. Genre The Cure tu vois. Ou Bananarama.

- Me dis pas que tu n’as pas vu Apocalypse Now ?! (Anonyme)

Ben les films de guerre c’est pas trop mon truc. J’ai pas vu le pont de la rivière Kwai non plus. Mais c’est pas très drôle ces films là, y’a tout le temps des gens qui meurent en écoutant des chansons des Doors. Et des militaires gradés qui font genre ils sont cultivés parce qu’ils connaissent un bout d’opéra de Wagner. Bon enfin j’ai quand même vu deux trois classiques hein. Genre Tropic Thunder. Et Bride Wars, évidemment.

jeudi, octobre 1 2009

Trans Walldorf Express

Birdy Nam Nam, Rock en Seine, Saint-Cloud, août 2009

Un appareil photo à la main et un gros sac sur le dos, il trace son chemin dans les petites rues. Juste après avoir dépassé le parvis de l’église, les gens le regardent d’un air étonné. Ils se demandent probablement pourquoi le photographe porte un costume en pleine semaine. Les mariés doivent être des gens étranges.

Il presse un peu le pas, histoire d’arriver avant qu’il ne fasse complètement nuit. Il rentre les épaules et baisse encore un peu la tête, et il n’y a plus que les phares des voitures sur sa chemise blanche pour lui éviter de se fondre complètement avec le trottoir.

- Tu marches drôlement vite, j’ai du mal à suivre

La musique déborde de son casque et éclabousse les passants. Il relève un peu la tête.

- Hi hi hi
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- C’est rigolo, tu danses.
- Hein ?
- Ben oui regarde, tu tords les fesses en rythme, et tu dodelines la tête.
- Mais pas du tout, je marche vite c’est tout !
- T’écoutes quoi là ?

Il sort son iPod de la poche et jette un oeil à l’écran.

- Worried. C’est une chanson des Birdy.
- C’est cool. N’empêche j’avais raison, tu danses
- Non mais non, je presse le pas pour être plus vite rentré !
- tsk, mon homme danse dans la rue et c’est trognon. Et en plus il en rit !
- C’est pas ca, j’aime bien cette chanson.
- Et tu danses dessus.
- Absolument pas.
- Avec un sourire jusqu’au oreilles.
- Ça ouais, ok.
- Dans la rue.
- Et merde.

Il passe devant le bar du coin, dont le néon violet tout détraqué clignote aléatoirement dans la brume du soir. Trois grosses limousines passent un ralentisseur, l’une derrière l’autre et un peu trop vite. La lumière de leurs phares fait des sauts dans la nuit et dessine de petits carrés bleus sur sa chemise.