Bangkok 16

Bangkok, Thailande, octobre 2009

Pas de soupe de riz au petit-déjeuner ce matin ; ici on nous prépare oeufs, jus de fruit, pancakes et pain perdu à volonté. Et si l'envie nous prend, il y a un bar à sushis, entre autres. Malgré l'abondance, on arrive à décoller relativement tôt pour aller nous balader en long-tail boat sur les khlongs. On commence par naviguer sur le Chao Phraya, les hôtels de luxe d'un côté, un quartier populaire de l'autre. Au loin, le Wat Arun - le temple de l'aube - pointe son immense Prang vers le ciel. Le pilote nous propose de nous arrêter pour le visiter, mais L. et moi n'avons pas encore fini de digérer tout le kitsch et les Bouddhas du jour précédent. On continue donc, et on bifurque dans un canal perpendiculaire au fleuve.

Pendant deux bonnes heures, on navigue alors au milieu d'un Bangkok totalement différent. Ici les rues sont des voies navigables et les maisons sont pour la plupart sur pilotis. Pour le reste, les Sois sont tout aussi étroits, il y a tout autant de temples et de chiens galeux. Notre pilote est silencieux et, en partie grâce à l'intervention du gang des concierges par le biais duquel on a réservé le bateau, nous évite les arrêts arnaques où on se serait fait plumer pour un soda. Tranquillement affalés dans notre bateau, on découvre une autre facette de Bangkok, un peu perdue au milieu d'une jungle sauvage. Et malgré le toit en toile colorée du long-tail boat, on prend tous une teinte écrevisse en un temps record.

Bangkok, Thailande, octobre 2009

Fin de matinée, exit les khlongs. On nous dépose sur un quai en plein Chinatown, mais on n'a pas fait deux pas que la mousson qui nous avait épargnés jusqu'ici nous tombe dessus. On passe un bon quart d'heure à observer la lourde pluie tomber, c'est franchement hypnotique. Les Thaïs prennent un petit air amusé en voyant nos têtes, mais ne s'aventurent pas pour autant hors des abris. Un peu inconsciemment, on décide que ca va bien. Qu'on ne va pas laisser un peu d'eau se mettre sur notre chemin. Et on marche sous l'averse, qui semble se calmer. Dix minutes plus tard on est tous trempés jusqu'aux os, et on s'engouffre dans un restaurant chinois pour déjeuner et attendre que ça passe. La pièce est climatisée, il doit faire 15 degrés, mais quand on nous apporte les premiers plats on sourit comme des bienheureux.

Une fois englouties les pinces de crabe farcies à l'ail et autres délices dont le nom m'échappe désormais, on reprend notre balade dans Chinatown. Le soleil est de retour et nos vêtements sèchent vite. On se dit qu'on profiterait bien de la piscine de l'hôtel et on prend un Tuk-Tuk pour rentrer. Ceci fait, je pionce telle une grosse loutre, histoire d'être frais pour le dîner.

Bangkok, Thailande, octobre 2009

Mes amis étant formidables, ils ont réservé une table dans un restaurant gastronomique japonais pour fêter l'enterrement définitif de mon statut de jeune. On prend un taxi pour s'y rendre, et il se remet à tomber des cordes. Ou des hallebardes. Petit moment de panique quand la voiture doit traverser une flaque de 40cm de hauteur, mais le conducteur a l'air zen. Il nous dépose au pied de l’hôtel hébergeant le restaurant, et le décor est posé. Je ne regrette pas d'avoir pris un costume et des chaussures cirées, mais je me sens un peu pauvre malgré tout. En Europe on nous aurait probablement regardé avec dédain, ici on nous accueille avec le sourire et on nous mène vers une petite salle privative. Les serveurs et serveuses se mettent à genoux et se déplacent dessus, c'est un peu perturbant.

On commande tous un menu dégustation, et je vais de surprise en surprise en découvrant des plats et une tradition culinaire dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Ce voyage est décidément en train de rééduquer mon palais. Arrivés au bout de nos sept plats, un majordome entre-ouvre la porte coulissante, je ne vois que sa tête. Il demande qui ici est monsieur sauvage, et - selon des sources fiables - je change de couleur. En une fraction de seconde, une centaine de situations embarrassantes défilent dans ma tête. Je bégaye une réponse, la porte s'ouvre complètement, et une partie du staff débarque dans la pièce avec un gâteau en chantant un happy birthday. Les trois autres éclatent de rire, et j'hésite entre les réprimander et les prendre dans mes bras tous ensemble. Je souris et souffle sur les bougies. En sortant, je fais une petite note discrète dans mon petit carnet : Best birthday ever. Je vous aime.

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