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Wir wollen mehr ferien (nous voulons plus de vacances), Walldorf, Allemagne, septembre 2009

Une rame de métro blindée
Une forte odeur de cannabis en haut des escaliers
Un gars, une fille, bisous je file
Un bar vide, un cuistot barré
Une faim tenace, une foutue soif de vivre
De la musique de l’âge de pierre
Un pub plein de potes et de diagonales perdues
Des noms qui commencent tous en M, mais pas tous en fait
Des chips au vinaigre, des Big Mac façon triple Whopper
De bons conseils, une bière pour faire couler ça
Une autre, une autre, une autre, des sourires, des taxis
Des plans de quartier qui refusent de descendre
Ca va chez vous, trop belle la vie ?
Ben c’est pas la joie, elle dort chez Sophie
Les deux pieds dedans, pas fait exprès
Un type sur le trottoir, qui dégobille
Une porte rose, un code à taper
Toujours le cannabis, dans l’escalier

Un téléphone qui sonne trop tôt
Un marteleur entre les tempes
Des viennoiseries, un Red Bull, puis deux
C’est où déjà ton poissonnier?
Un métro vide, deux digicodes, pas changés
Un gars, une fille, un gars, une fille, des ailes et des p’tits monstres
Un thé, un scalp, un gros bâtard et Shosanna
Sacré bout d’fille, nan tu trouves pas ?
Deux heures d’allemand, c’est où chez toi ?
Un peu plus loin, et dix bouquins, pour presque rien
Un bar, un autre, une piqûre de moustique en pleine rue
De la mangue, de la coco, de la coriandre
Et une bière pour faire couler tout ça,
Lille-Paris sans soucis, mais on dort où le troisième soir ?
Une autre bière et des sourires, des rues qui défilent et des étages
La tour Eiffel, putain, et Montmartre, et le canal, où on se noie
Allez dégage connard, et rabats-toi
Priorité à droite, fille de gauche, la balle au centre
Mais ça seraient pas les voisins qui s’rentrent ?
Qu’il est beau ce chat, viens jouer avec moi,
Sois sympa, mords-moi les doigts

Un téléphone qui sonne encore,
Café, douche, café, télé,
Ségolène chie sur Paris, Paris qui file,
What is it? Easy like Sunday morning,
Des œufs brouillés, un peu comme eux
Un gars, une fille, une fille, un gars, une fille, et moi
Des hiragana, des katakana, et des cookies au chocolat
Une pyramide, pas un compas,
mais bon y’a l’œil alors ça va
Faudrait qu’on y aille, et un coca !
Marchons, marchons, la république attendra
Cannabis, cannabis, chuis au premier
Une grosse valoche, un court weekend
Time of my life, fenêtres ouvertes,
She’s like the wind, pied au plancher, sur les pavés
Overload sous le périph’, y’a plus d’BP
Une sieste pour faire passer
On se voit à sept heures, à huit, après
Un digicode qu’a bien changé
On s’fait des sushis? Allez Ok.
Mais qu’il est bête ce chat,
Lache donc ça, ça s’mange pas
Qui donc que v’là, c’est la smala !
Italien ? Ouais pourquoi pas.
Pizza, carpaccio, antipasti
Plat du soir et plein de truffe noire
Michou, Mike Brant, Eros Ramazzotti
Perdu deux tailles, futal sur les chevilles
Regard torturé, ça la tiraille
Joli tablettes faites au marqueur,
j’resterais bien encore une heure
Bon allez les p’tits gars, je file

Un téléphone, qui ne sonne pas,
Pas fermé l’œil, toujours comme ça
Un café, une douche, un café,
Un verre d’eau, un câlin au chat
Espèce de con tu m’manques déjà
Une ruelle sombre, relents de pisse
Ça sent l’cramé, épave, Renault 10
Et un clodo qui hurle des insanités
Je serre les dents, j’ai l’air féroce
Je fixe mon ombre, personne derrière
Traverse au rouge, dans la nuit jaune
Tape sur une caisse arrêtée au hasard
Sur le passage piéton.

Des poils de chat, des noirs des blancs
Une odeur de clope froide qui s’accroche à mon sac
Une gommette bleue collée à ma veste
Voilà la gare, voilà ma gare
Je saute dans le train, il est à l’heure.
Téléphone, il est sept plombes
Y’a un message sur mon répondeur
Roulé en boule, la gueule en quart
J’ai froid, je tremble, j’veux pas partir
Trente-trois onze, une page se tourne,
Changement de pays, changement de décor
Vendredi, mon patron est mort

Commentaires

1. Le mardi, septembre 22 2009, 09:45 par shoe

le dernier vers est très triste
i wanna be high, so high…

2. Le mardi, septembre 22 2009, 22:59 par manu sauvage

Je le vois comme un paragraphe plutôt, mais c’est libre d’interprétation évidemment. Et puis c’est voulu sans aucune prétention surtout, à la base je cherchais une forme saccadée et rapide (résultat: EPIC FAIL, vu la longueur du truc).

Et sinon oui, c’est très triste, pour de vrai.