Promis, ça ne sortira pas d'Internet

mercredi, avril 4 2012

Damn You Ninjas!

Ghosts VI, Heidelberg, décembre 2010

Il fait bon dehors, et malgré quelques crises d’éternuments au milieu du printemps, tout est relativement calme. Une vieille madonne s’épuise un peu plus loin, mais ça fait bien longtemps que personne ne lui prête plus attention. On marche dans la rue grise baignée d’odeurs de kebab et d’herbe fraîche ; devant c’est le bordel, des caillasses partout, du sable et des gens qui s’engueulent parce que merde, ça n’avançe pas. Derrière c’est pas très réjouissant non plus.

Juste à côté sur la place, le marché s’installe. On y vend du fromage, des fringues étranges, des articles à trois fois rien. Et puis des fruits, du poisson, parfois un peu de viande. On y trouve des nems quelques fois, et l’été de la paella gorgée de safran. On y boit du bissap en feuilletant les journaux, et parfois on s’arrête pour mater les boulistes.

Le sol a lâché juste là, sous nos pieds. On a crié, un peu trop tard, en réalisant ce qui se passait. Ca faisait quoi, dix ans déjà que ça fissurait ? On y allait gaiement au marteau piqueur pourtant, c’était mieux comme ça il paraissait. Ici on réaménage pour votre confort et votre sécurité. Et puis là, on est comme des cons avec un gouffre au dessous de nous, et nous qui nous pétons la gueule. En hurlant.

Le piège se referme.
Un éclair. Une forte odeur de souffre. Un coup de tonnerre.
On avait les yeux grand ouverts.
On n’a rien vu venir.

PIL#132 Damn You Ninjas!

mercredi, mars 28 2012

Melting the Ice

Reflets du Parthénon, Nashville, avril 2011

Au milieu de mes éternuements, j’espère que vous profiterez un peu des dix morceaux suivant.

Vivement l’été…

PIL#131 Melting the Ice

mercredi, mars 21 2012

The Silent Treatment

Champ fleuri, Roussillon, mai 2006

BlipBlip blipBlip blip blipBliiiiiiiiiiiiiiiip…

Personne ne sonne, aucun réveil ne hurle, le PC n’est pas en train de tomber en rade de batterie. Nan. Y’a juste eu deux blips dans la programmation. Pour le premier j’ai une vague excuse, j’étais en train de couper décaller en Arizona. Pour le second je plaide coupable, je jouais et j’ai oublié. Et puis comme je le dis trop souvent, c’est compliqué parfois, de trouver de quoi vous glisser dans le casque. Jusqu’à ce qu’un thème s’impose, s’entend, ou jusqu’à ce que je tombe sur une chanson qui me donne envie d’en écouter une autre. Alors quand je n’ai rien en avance, je suis marron.

Mais c’est promis, je ne vous fais pas la gueule. Même pas un peu. Et pour bien commencer cette nouvelle saison, je tente vaguement de me rattraper avec deux heures et trente morceaux. (Attention ça va partir un peu dans tous les sens).

PIL#130 The Silent Treatment

mercredi, février 22 2012

h.i.p.h.o.p

San Francisco, octobre 2011

Au hasard de mes écoutes, je suis tombé sur les trois derniers albums de MC Solaar, regroupés sous le nom de Magnum 567. Après quelques itérations, j’étais sévèrement déprimé et j’ai eu envie de brûler mon import UK de Prose Combat. Comment avais-je pu apprécier un type capable de produire autant de platitudes sur des loop fadasses ? Avant de craquer l’allumette, j’ai quand même mis le CD dans le lecteur (je fais partie de cette frange de la population qui a une platine CD) (c’est comme un ipod mais ça prend beaucoup plus de place) (et on ne peut pas le transporter).

Et alors que j’allais jeter le bébé avec l’eau du bain, je me suis pris une petite succession de baffes musicales. Parce qu’à la place des choeurs doucereux et des violons, y’avait des vrais bouts de samples. Alors évidemment, il doit bien y avoir une grosse part de subjectivité là-dedans, quelques souvenirs qui viennent se loger dans un coin du cerveau pour générer de l’affect. Mais quand même, même en lui ajoutant les 10 points de nostalgie manquant, Magnum machin ne vaut pas tripette en comparaison.

En fouillant un peu j’en suis très vite arrivé à Jimmy Jay, producteur des deux premiers opus ayant arrêté de bosser avec Solaar pour “divergence artistique”. Et comme j’aime bien sauter de lien en lien, je suis aussi tombé sur Hubert Boom Bass, frangin de Sinclair et fils de Dominique Blanc-Francard, donc. Ce qui m’a permis de croiser un cercle ou deux en plus, et de me coucher moins bête.

Tout ça pour dire que vous n’aurez pas cette semaine un seul morceau de Prose Combat à vous mettre sous la dent (y’en a pas sur Spotify), que vous n’aurez pas non plus de morceau funky tiré de Que justice soit faite ! ni de titre électro de Cassius. Parce que frustré d’avoir dû écouter cette daube de Magnum 567, je me suis replié sur quelques valeurs sûres.

Petite playlist régressive aujourd’hui donc, avec 1992 en année charnière et I’m doin’ fine en fond dans un coin de la tête.

PIL#128 h.i.p.h.o.p

mercredi, février 15 2012

Thorny Roses

Crépuscule, Bangkok, octobre 2009

L’année dernière vous aviez échappé de peu à cette playlist. Je m’étais dit qu’il valait mieux éviter de vous seriner avec une fête consumériste, et que votre boutique de fleurs préférée devait vous avoir assez bassiné avec des balades.

Et puis au final, comme elle me plaisait bien et que certain·es d’entre-vous ont réellement besoin de douceur, j’ai décidé de partager. Je sors donc “Love, etc.” de mes cartons, je vous fais un rebranding express et vous n’avez plus qu’à tranquillement vous rouler des pelles. En plus vous ne pouvez pas m’accuser de céder à la tentation capitaliste puisqu’on n’est plus le 14.

Allez, bons câlins. Et attention aux épines dans le bouquet.

PIL#127 Thorny Roses

mercredi, février 8 2012

Cheerfully Demented

Wisconsin, novembre 2011

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Garantit le retour rapide et définitif du sourire, même dans les cas les plus désespérés. Désencroûtement, chance, maigrir, travail, retour au foyer d’un pas léger par un chemin que vous aimez, haute fidélité, écoute entre hommes et femmes, assure l’avenir plus léger. N’hésitez pas à répéter sans tarder, résoudra vos problèmes en 33 minutes 100%.

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PIL#126 Cheerfully Demented

mercredi, janvier 11 2012

Through the Rain

Sacré Coeur, Paris, janvier 2011

Un début d’année sur les chapeaux de roues, un ennui prononcé et une lassitude certaine. Des verres avec des amis lointains, une galette avec des amis proches, des travaux en famille et un weekend avec elle.

Et au milieu de tout ça, des notes de musique qui sautillent au gré des humeurs et qui se faufilent entre les gouttes.

PIL#122 Through the Rain

mercredi, janvier 4 2012

Songs From Twenty Eleven

Quartier Mission-Dolores, San Francisco, octobre 2011

Si la semaine dernière vous m’aviez demandé à brûle pourpoint de vous donner le titre de trois chouettes albums sortis en 2011, j’aurais été bien en peine (vous citer des adresses d’appartements pourris par contre…). Et pourtant, il y a eu un petit paquet de belles choses.

Du coup j’ai bien envie de vous dire, pour ne pas déroger à la règle, de ne pas vous arrêter aux onze morceaux qui suivent mais d’écouter en entier chaque disque. Dans l’ordre. Parce que pris comme ça, même si les pistes sonnent bien, vous ratez quand même quelque chose.

Prenez donc cette cent-vingt-et-unième comme un avant-goût, une jolie bande annonce, et laissez-vous flotter un moment sur le son. Ça ne vous tiendra pas toute l’année, mais vous commencerez 2012 en bonne compagnie.

PIL#121 Eleven²

mercredi, décembre 21 2011

Baby boomers' childhood

Sapin de Noël, décembre 2011

Et joyeux Noël, bien sûr!

PIL#120 Holly Jolly

mercredi, décembre 7 2011

Catch Your Breath

Randonneurs au sommet de Twin Peaks, Californie, octobre 2011

J’ai un peu de mal à souffler en ce moment, cette fin d’année est un brin chargée. Entre deux découpes et trois coups de pinceau je prends des trains ou des avions pour aller expliquer à des gens en général très sympathiques qu’ils sont tête en l’air et qu’il faudrait, idéalement, que cela cesse. C’est rigolo au fond, de reprendre le métier de formateur après une si longue pause, et je me souviens maintenant pourquoi j’aimais ça.

Pour calmer un peu la frénésie ambiante, voilà une touche d’acid jazz, un soupçon de trip-hop et un nuage d’électro. 47 minutes de relative tranquillité, 10 morceaux à écouter bien au chaud du fond de votre lit.

PIL#118 Catch Your Breath

mercredi, novembre 16 2011

Upbeat

Nuage dans le ciel du Wisconsin, octobre 2011

Aujourd’hui, monsieur sauvage et sa belle envahissent la banlieue sud. Et vous envoient quelques rythmes fous pour fêter ça (mais surtout, pour se donner du coeur à l’ouvrage).

PIL#117 Upbeat

mercredi, novembre 2 2011

Two Mississippi

Hixon Forest Park, Wisconsin, octobre 2011

Il y a moins de sept heures, je saluais une dernière fois le Wisconsin, emmitouflé dans mon écharpe. Correction, son écharpe - même s’il ne reste plus guère de trace de son parfum quand j’y fourre le nez. Le Mississippi s’écoulait tranquillement, bien plus calmement que lors de ma dernière balade sur ses berges, un peu plus au sud.

Dans quelques heures maintenant, je quitterai San Francisco pour la troisième fois en un mois - mais sans billet retour, cette fois-ci. Je peux voir la ville de loin, par la fenêtre de mon hôtel. Un trentenaire en chemise à carreau vient de rater son bus et remonte California Street en soufflant. Un autre essaie vainement de redémarrer sur Fillmore et cale de plus belle. Une foule déambule nue sur la cinquième en brandissant des pancartes “occupy wall street” pendant qu’un batteur donne de la caisse claire sur Market. Et il y a ce couple de gourmands qui regarde la brume se lever sur le Golden Gate Bridge en mangeant des cupcakes au beurre de cacahouète.

Au petit matin, je laisserai derrière mois un bel été indien pour retrouver l’automne. Je garderai un chouette souvenir de ce goûter dans Mission Dolores Park, ou de cet apéritif en terrasse, accoudé à la rambarde fraîchement repeinte. C’est curieux comme on s’attache vite à une ville, à une rue, à une maison. Il est deux heures du matin et j’ai envie de passer boire une IPA chez choupy et monsieur vnr.

Dans un clin d’oeil, le temps d’un gros saut de puce au dessus du Texas, puis de l’Atlantique, j’arriverai à Paris.

Et je pourrai enfin la serrer dans mes bras.

PIL#115 Two Mississippi

mercredi, octobre 26 2011

A Tall Dark Stranger

Silhouettes au coucher du soleil, Alamo Square, San Francisco, octobre 2011

Il est comme toi, un peu timide. Et quand il n’est pas là, il manque cruellement ; on se fixe sur le vide qu’il a laissé et ça devient difficile de penser à autre chose. Alors pour une fois je vais le mettre un peu au premier plan, là, au beau milieu du chaos habituel.

PIL#114 A Tall Dark Stranger