Play it louder

De la musique, des sons et des harmonies au milieu de ma cacophonie.

mardi, février 1 2011

5x16 - Sho(v)e it again

Horloge de Géo, Kremlin-Bicêtre, septembre 2002

Aujourd'hui c'est au tour de Mansuy, jeune skater reconverti à la musique dont le nom de scène restera toujours "shoegoo". On s'est rencontrés pour la première fois en 2000 ; après quelques heures de discussion et quelques bières partagées autour d'une pince à sertir, il a débarqué chez moi avec un carton rempli de CDs.

Malgré ce qu'il raconte sur ses MP3, il continue de faire vivre l'industrie du disque, et contribue par la même occasion à remplir les caisses d'IKEA pour ranger ses boitiers.

J'ai eu 16 ans en 1997. A l'époque je ne comprenais pas tous les mots, littéralement je veux dire. A l'époque je ne comprenais pas toujours le sens des mots non plus...

La grande question c'est pourquoi est-ce que aujourd'hui encore j'aime me replonger dans ces vieux titres? Mais surtout, pourquoi est-ce que je me sens intimement connecté à ce qu'ils peuvent me raconter?

Nostalgie de base? C'est possible... en même temps ça n'était pas forcément le big up tous les jours. Pure génie sur CD ? Cette théorie me plaît agent Mulder!

Beaucoup de ces artistes sont encore là. Moi aussi d'ailleurs. Et grâce à eux je suis ce que je suis. J'ai décidé autour de ces instants de jouer de la musique, et on sait ce qu'il en est !

Beaucoup de ceux qui étaient à mes côtés à l'époque le sont encore aujourd'hui. D'autres vont apparaître pas longtemps après... 98 aussi a été riche en rencontres capitales !

Aujourd'hui les mp3 ont remplacé les madeleines. Parfois c'est un peu plus douloureux et ça mouille les yeux, mais au moins ça ne fait pas grossir.

PIL 5x16 #2 - Shoe : 13 ans après: sho(v)e it again

lundi, janvier 31 2011

5x16 - Let's be 16 again

Horloge de Géo, Kremlin-Bicêtre, septembre 2002

Programme un peu spécial pour la 80ème semaine de Play It Louder.
5 jours, 5 playlists et 5 textes de 5 potes sur un thème unique :
qu'écoutiez-vous à 16 ans, en 16 chansons.

L'idée n'est pas de moi, elle est née chez Fleur il y a un an. Le temps de demander à tout le monde de préparer son petit mix, le temps surtout de remettre ça à demain comme il se doit, et nous y voilà.

Je commence donc cette série par Fla et sa playlist mi-figue mi-cochon, tendance un brin bourrin. Si on s'était rencontrés en 96 elle et moi, je serais probablement mort dans un pogo. Heureusement (ou pas), on n'a commencé à causer musique qu'en 2009, à un âge où on regarde les ados faire des mosh pit avec un mélange d'envie et d’appréhension.

Elle n'est peut-être plus exactement au milieu des foules furieuses pour mieux profiter du gros son, mais Fla n'a pas perdu la foi. Elle me colle d'ailleurs régulièrement de bons gros coups de New Rock dans le derrière en hurlant : QUOI ? Tu connais pas ce groupe ULTIME ? Mais t'as vécu où pendant tout ce temps, dans une fucking CAVERNE ?

Et tout aussi régulièrement, je lui confirme que presque. Parce qu'au fond, le rayon disque d'un Leclerc de province n'est pas un endroit approprié pour se faire une culture musicale.

Bref, prêts pour un double voyage dans le temps ? Zap!

C’est décidé, bientôt, je déménage.

Sisi.

J’y crois à mort.

Bien sur, le fait que mon appartement soit toujours en travaux depuis plus de 3 mois pourrait sembler un obstacle. Tout comme le fait qu’aucun des éléments indispensables du dit appartement ne soit terminé (genre euh, au hasard .. la salle de bain, la cuisine, mon bureau …) (jme plains pas, au moins les chiottes ont été posées, c’est déjà ça de gagné).

Mais je suis pas du genre à me laisser freiner par quelques détails mineurs. J’irai me doucher chez mes voisins, c’est probablement un bon moyen de faire connaissance.

Bref.

Bientôt, donc, je déménage.

Logiquement, du coup, je me suis mise à faire du tri dans tout mon bordel. Ben ouais parce que j’ai beau pouvoir plier les lois de la physique juste avec la force de mon esprit, faire rentrer mes 100m2 actuels (allez, un peu moins si on enlève la chambre de Kalou) dans mes futurs 44m2, c’est pas exactement gagné.

Alors je trie.

11 ans de vie, surtout quand, comme moi, on est incapable de jeter quoi que ce soit, ça fait un paquet de trucs à trier, croyez moi.

Et forcément je tombe sur des trésors absolument oubliés. Souvenirs en tout genres, monceaux de photos, vieux carnets noircis d’ébauches de romans qui n’auront jamais dépassé le stade du 2ème chapître… Et je parle même pas des fringues qui arborent encore leur étiquette… avec le prix en francs.

Parmi tous ces trésors, je suis tombée sur un carton de cassettes audios enregistrées. Dessus, tout un tas de compils que je m’étais mitonnées à cette époque où le lecteur mp3 tenait de la science fiction (et où le discman c’était bien mais vachement pas pratique pour se concocter les sacro-saintes mixed tapes).

Du coup, paf, me voilà replongée dans la musique de mon adolescence.

D’où le thème de la playlist du jour.

Allez hop, on remonte le temps, nous voilà en 1995, en direct de mon walkman. 16 chansons pour mes 16 ans. Je vous préviens y a quelques trucs pas hyper audibles:

PIL 5x16 #1 - Fleur : Let's be 16 again

mercredi, janvier 26 2011

It's got Electrolytes!

Chantier de l'O2 Arena, Berlin, décembre 2007

À Berlin, on trouve plein de gens qui viennent écouter de l'électro minimaliste. Au début, tu te demandes un peu de quoi il retourne, quand bien même t'es pas super fan d'électro. Ou de minimalisme. On t'explique que c'est la quintessence même de la party berlinoise, que les clubs de la ville sont à la pointe de la mouvance, et que les labels locaux s'exportent aux quatre coins du monde. Ça te fait une belle jambe.

Un jour, tu rentres dans un bar qu'on décrit comme typique. Bordélique, avec un mobilier systématiquement dépareillé, parfois un peu défoncé, et une absence notoire de lumière vive. À midi comme à minuit, tu ne vois pas beaucoup plus loin que le bout de ton verre. Une platine trône quelque part dans la pièce, encadrée par une paire d'enceintes hors de proportion. Régulièrement, quelqu'un vient mixer ; on ne sait pas trop si c'est un client régulier, une des barmaids qui veut se changer les esprits, ou Anja Schneider qui passait par là.

La musique est un peu forte, et t'as rarement entendu un son comme celui-là à la radio. C'est un peu lent, tu ne te vois vraiment pas danser là dessus et t'as un peu du mal à comprendre pourquoi on viendrait à Berlin pour écouter un truc pareil. À blanc, à la rigueur, ça te tape un peu sur les nerfs. Tu commandes un cocktail quand même, à ce prix là ils pourraient passer Tokio Hotel que ça ne changerait rien à ta détermination. Tu te vautres dans un canapé éventré en écoutant les glaçons rebondir sur les parois des shakers.

Malgré le volume sonore, on s'entend bien. Et cette lumière à peine suffisante rapproche un peu les gens. Lentement, tu t'imprègnes de l'ambiance des lieux. Les tramways passent régulièrement pas très loin et complètent le paysage auditif. Tu commandes un autre verre, un truc improbable comme une Berliner Weiße ou un Daiquiri fraise. L'alcool t'étourdit un peu, tu commences à discuter sans trop faire attention à ta grammaire, et à oublier les trucs hyper importants qui t'obsédaient il y a encore quelques minutes. Et c'est tant mieux au final, on s'en fout un peu que Vodka soit féminin, masculin ou neutre, l'important c'est qu'elle soit frappée.

La musique ricoche sur les murs au milieu des rires et des discussions. T'es pas mal au final, dans ce bar bizarre, et tu t'imagines déjà en faire une extension de ton salon. Et puis l'avantage c'est que tu ne seras jamais en rade de Kalhua. Le minimalisme a peu à peu pris tout son sens ; il s'est insinué tranquillement, bien présent mais pas envahissant.

Contre toute attente, il t'a même apaisé.

PIL #79 It's got Electrolytes!

mercredi, janvier 5 2011

Volutes

Volutes de fumée d'encens, Paris, janvier 2011

Melun, Valence, Bordeaux, Brest, Savigny sur Orge, Bois-d'Arcy, Berne, quelque chose comme Paris, et Brest encore. Un court voyage auditif dans le paysage francophone, neuf titres dont les notes s'envolent dans mon salon. Et en guise de conclusion, un dixième d'anglais joliment accompagné, depuis Bruxelles.

PIL #76 Volutes

mercredi, décembre 15 2010

Welcome to the Jungle

Jungle tropicale, Thaïlande, octobre 2009

'Just because General fucking Levy gets a single in the top ten, and some art-school wankers starts writing about Jungle, and the next thing you know anything with a backbeat's "Jungle." Even Everything But The fucking Girl!' She folded her arms. 'Everything But The Girl aren't Jungle, alright?'

He nodded. It was clear he had never heard of Everything But The Girl.

She closed her eyes and bit back a grin. 'Right. There's a lot going on in Jungle: there's intelligent Jungle, there's Hardstep, Techstepping, Jazz Jungle... I like 'em all, but I can't cut Hardstep tracks. All the darkness edges. You want Hardstep, go to Ed Rush or Skyscraper or something, Ok? I cut tunes more like Bukem, DJ Rap, stuff like that.' Natasha was enjoying herself enormously, lecturing him, watching his eyes dart frantically around. He had no idea what she was talking about.

China Miéville - King Rat

PIL #73 Welcome to the Jungle

mercredi, décembre 8 2010

November gone

Feuilles d'automne, Paris, novembre 2010

Il a filé déjà, le rustre, et j'ai à peine eu le temps de profiter de lui. Il avait l'air paisible, vu de ma fenêtre. Il a dû trouver que je le prenais un peu de haut, c'est probablement pour ça qu'il s'est montré si frais.

J'aurais voulu garder quelques souvenirs de lui, mais il s'est barré un mercredi ; j'étais avec Frau H. en train de converser difficilement quand ça m'est tombé dessus. Ça m'a un peu agacé, j'en ai tapé du pied dans un canapé. J'aurais aussi bien pu glisser, vu le temps qu'il fait.

J'ai envie de passer un moment avec lui ce soir mais le vent l'a emporté bien loin, je ne suis pas prêt d'en revoir les couleurs. Je souffle doucement sur le givre qui couvre la vitre en attendant que l'hiver passe.

PIL #72 November gone

mercredi, décembre 1 2010

Wild, Twisted and Fascinating

La Défense, Paris, décembre 2008

Avec tout ce qu'il tombe comme neige cette semaine, le nom de cette playlist est plus qu'adapté.

(Et si après deux secondes de Mambo Kurt vous avez envie de me tuer au nom du bon goût, cliquez simplement sur suivant. Mais vous raterez quelque chose.)

PIL #71 Wild, Twisted and Fascinating

mercredi, novembre 24 2010

manu manu militari

Pistolet à eau, unrelated #20, Paris, novembre 2010

Feu d'artifice en acier
Qu'il est charmant cet éclairage
Artifice d'artificier
Mêler quelque grâce au courage

Deux fusants
Rose éclatement
Comme deux seins que l'on dégrafe
Tendent leurs bouts insolemment
IL SUT AIMER
Quelle épitaphe

Un poète dans la forêt
Regarde avec indifférence
Son revolver au cran d'arrêt
Des roses mourir d'espérance

Il songe aux roses de Saadi
Et soudain sa tête se penche
Car une rose lui redit
La molle courbe d'une hanche

L'air est plein d'un terrible alcool
Filtré des étoiles mi-closes
Les obus caressent le mol
Parfum nocturne où tu reposes
Mortification des roses

Guillaume Apollinaire - Fête

PIL #70 manu manu militari

mercredi, novembre 17 2010

More, more, more!

Publicité pour la Sparkasse, Berlin, mai 2007

Je me demande ce que je vais bien pouvoir préparer comme playlist cette semaine tiens... Ce qu'il me faudrait ça serait un thème hyper original. Voyons voir... le crépi ? Non, trop mainstream. Le reggae ? Ah ouais mais non, il me faut de la musique quand même. La société rurale du XIIe siècle ? Ah je tiens un truc là je sens. Mmmh, que ferait miss France à ma place ?

PIL #69 More, more, more!

mercredi, novembre 10 2010

Inspire

Rheinfelden, Suisse, juillet 2009

J'ai beau consacrer un gros paquet de temps à mon éducation musicale, je tombe toujours un peu des nues quand j'entends certains vieux morceaux. Et je me sens souvent un peu bête, tel le gamin qui assimile Verdi à une publicité pour du jambon. Voilà donc une mini-compilation à destination des honnêtes gens, histoire de remettre quelques pendules à l'heure.

PIL #68 Inspire

Oh et comme ça n'est pas toujours très simple de savoir exactement où je veux en venir, je vous ai préparé une playlist bonus alternant l'original et la repompe - assumée ou non. Elle contient aussi deux paires de morceaux en plus, parce que je fais ce qu'il me plait non mais :
PIL #68bis Inspired/Expired

mercredi, novembre 3 2010

Back to Basics

Bretagne, août 2010

Retour à la normale, l'interconnexion musicale est rétablie. Et avec un peu de chance ils auront résolu leurs problèmes de playlist chez Spotify.

PIL #67 Back to Basics

mercredi, octobre 27 2010

Trick or Treat

Tortue de terre au bord de l'eau, Bangkok, novembre 2009

Cette semaine on fête Halloween avec la 66ème playlist. J'aurais pu vous ressortir le bonus de la 58ème, Metalhead 66, mais ça n'aurait pas eu grand chose de terrifiant : depuis Steve Estatov et Evanescence, le métal c'est grave mainstream.

Donc à la place des grosses guitares saturées, je vous ai mis quelques violons et beaucoup de piano. Et des Russes, des Allemands et des Français, parce qu'ils font toujours très peur dans les films américains.

PIL #66 And the Band Played Waltzing Matilda

mercredi, octobre 20 2010

Silent Alarm

Haut-parleur, Müggelsee, Berlin, août 2009

We sit and we sigh
And nothing gets done
So right, so clued-up
We just get old

And all the while
Been torn asunder

Nicotine
And bacteria

What are we coming to
What are we gonna do

PIL #65 Silent Alarm

mercredi, octobre 13 2010

Give a Little Beat

London Bridge Station, avril 2009

Un soleil orange baigne Londres et réchauffe les vieux bâtiments. Les bords de la Tamise grouillent, tout le monde semble vouloir profiter de ce moment un peu magique. J'ai marché jusqu'ici depuis West Kensington, en faisant une pause par Hyde Park où j'ai failli mourir d'une overdose de pollen printanier. J'ai un peu mal aux pieds à force de piétiner mon moral, mais la soirée s’annonce bien.

L'ambre qui a recouvert la ville s'est évanoui d'un coup. Au pied de la station London Bridge, aux allures de prison avec sa pierre noire et sale soutenue de structures métalliques, la nuit vient de tomber. Un type au bar d'à côté vide sa pinte d'un trait, et j'ai une soudaine envie d'écouter un vieil album de Cure. Mon lecteur mp3 y coupe court, un peu ironiquement, en envoyant Wish d'Ellen Allien.

Et là, à deux pas du fleuve, je me trouve transporté sur une autre rive, les pieds dans l'eau ou quasiment. Au Watergate de Berlin, la berlinette est aux platines, mes amis sont au bar et je viens de changer d'avis sur la musique électronique. Je ferme les yeux un moment pour savourer l'instant. Quand je les rouvre, je souris en voyant le panneau Underground et je monte un peu le son.

PIL #64 Give a Little Beat

mercredi, octobre 6 2010

Don't Waste Time Doing Things You Hate

Bicyclette vandalisée, Belleville, Paris, juin 2010

J'ai hésité à appeler cette playlist "pot pourri", mais ça ne lui rendait pas justice. Elle aurait également pu s'appeler Guinness, mais je buvais de la Murphy's. Elle aurait pu n'être un clin d'oeil à personne, ou à nets et greg, pour changer, mais je vais en faire une espèce de révérence globale aux gens faisant la fermeture du Quigley's Point.

Et pour faire honneur au dernier titre, je vais aller me coucher de suite ; ça ne sert à rien d'être fatigué.

PIL #63 Don't Waste Time Doing Things You Hate

mercredi, septembre 29 2010

To Say Nothing of the Dog

Chien errant, Bangkok, Octobre 2009

Il m’aura bien fallu deux semaines pour venir à bout de Sans parler du chien, le roman de Connie Willis qui a décroché les prix Hugo et Locus en 1998. J’étais à priori tout acquis à la cause de ce livre - ne serait-ce que pour son titre - mais j’ai dû lutter pour dépasser les cinquante premières pages. Peut-être parce que je venais de dévorer deux bouquins de Robert C. Wilson en quelques nuits, et que le changement était un peu trop brutal.

Mais au final, je suis bien content de m’être accroché et d’avoir terminé Sans parler du chien. Il fait partie de ces livres qui laissent une trace, qui influent discrètement sur mes lectures suivantes, et nettement moins discrètement sur mes rêves. C’est un roman qui fait réfléchir, tout en étant finement drôle. J’en ferai très probablement une deuxième lecture un peu plus tard, histoire de faire revivre cet univers et de me prendre tous les détails qui m’ont échappés en pleine face.

Ceci étant dit, passons à un autre type de lecture et lançons Spotify:
PIL #62 To Say Nothing of the Dog